Les
moulins sur Pivot
Pour les moulins les plus anciens, c'est à dire les moulins de bois, le
meunier devait orienter son moulin avec sa force physique. L'exploit
était d'autant plus grand que contrairement au moulin de pierre tout le
corps du moulin devait être orienté.
Le pivot :
Le support comprend un pilier axial ou bourdon portant le
plateau de base ou gâteau. Le bourdon est une énorme
pièce de bois équarrie dans sa partie inférieur, d'une soixantaine de
centimètres de côté, cylindrique ensuite dans la traversée du moulin.
Il est flanqué de 4 décharges ou faux-pieds. Ils sont
ancrés dans les soles. Ces faux pieds prennent en charge entièrement le
poids du moulin. Le bourdon ne pèse pas sur les soles. De ce fait les
soles travaillent en extension et non en flexion. Les soles reposent sur
des dés qui peuvent être plus ou moins hauts, parfois
ceint d'un mur circulaire. pour servir d'entrepôt. Certains moulins
peuvent avoir jusqu'à 8 dés à 45°. Un exemple est le nouveau moulin de
Valmy.
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La chaise fixée au bourdon permet de reprendre une
partie de l'effort des faux pieds et supporte le palier inférieur, le couillard
. Cette partie est abondamment graissée au suif.
Le gâteau a en son centre le couillard,
flanqué des pièces charreties. La poutre axiale du devant
du moulin se nomme l'aiguille.
Le bourdon est cerclé, en sa partie supérieure, d' armatures
métalliques clavetées et boulonnées ( frettes ).
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La queue :
La queue ou guivre, gouvernail du moulin, porte un escalier muni d'une
seule rampe sur le côté gauche, comme il est de règle. Elle s'appuie,
au repos, sur une chèvre formée de 2 pièces de bois
croisées en X. Quand le meunier veut virer son moulin face au vent (
pousser au vent ), il fait tomber la chèvre en faisant levier avec le
bâton de chèvre, généralement une barre de fer ronde. On appelle cette opération
"déchevrer" la queue. Celle ci étant privée d'appui, le
meunier se place par travers, cale ses épaules contre les deux barrettes
parallèles plantées dans la queue, les épars ou épâs,
et pousse de toutes ses forces, arcbouté au sol. Sur ce trajet, certains
meuniers fichaient en terre, à distances égales, des pierres sur champ
contre lesquelles ils calaient leurs pieds pour éviter de glisser.
Plus tard, le cabestan est apparu. Dans le centre de la France, de multiples pieux étaient fichés en
terre tout autour à l'extérieur du moulin. Un cabestan mobile était arrimé à
un de ces pieux et l'extrémité de la corde ou de la chaîne fixée à la queue. Le meunier
"n'avait plus qu'à" tourner la roue du cabestan après
avoir déchevré la queue pour orienter son moulin. Au dessus de Paris, en
Belgique, en Hollande, le cabestan peut faire partie intégrante de la queue.
Le crochet est alors arrimé à des pieux.
Le blocage du guivre peut être aussi
assuré par deux jambes de bois fixées à celui ci et que l'on soulève
pour le libérer. Cela se voit surtout dans la partie nord de la France.
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