L'arbre :
L'arbre des ailes, d'une soixantaine de centimètres de diamètre, est
appuyé à l'avant sur le joug, lui même soutenu par le porte-joug.
Il tourne sur un marbre abondamment graissé.
A l'arrière, il tourne dans un ensemble de pièces appelé la prison.
La prison est composée du marbre sur lequel repose le petit collet de
l'arbre tournant, le palier de heurtoir et le heurtoir. Son
axe de rotation est incliné afin d'éviter la rotation du moulin (
anticouple ) lorsque les ailes tournent. Vous pouvez remarquer que les
moulins crétois qui ne s'orientent pas ont leur arbre parfaitement
horizontal.
Pour la majorité des moulins de France,
l'arbre est creusé de deux cavités, disposées perpendiculairement,
recevant les mats des ailes. Celles ci sont calées à l'aide de
coins en bois.
Afin que le bois ne fende pas sous l'effort de la torsion engendrée par
la rotation des vergues, l'extrémité de l'arbre moteur est frétée à
l'aide de tirants en acier. Parfois même, les angles reçoivent des
cornières en acier.
Dans les Flandres ( Nord, Belgique, Hollande), le nez d'arbre est
remplacé par une tête en fonte assurant le maintient des vergues et le
roulement sur le marbre. Dans ce cas, le nez est scié en croix afin de
recevoir la partie mâle de la tête, puis l'arbre est frété pour les
mêmes raisons que précédemment. Cette méthode est apparue tardivement,
lorsque le prix de la production de la fonte est devenu abordable. L'arbre,
raccourci, reste en bois et transmet le mouvement de rotation au rouet.
En Hollande, et au Royaume-uni,
toujours pour les mêmes raisons, les arbres en fonte ont été
produits en série, car la demande était importante encore,
contrairement à la France où les moulins à vent déclinaient déjà.
|
|
Le rouet :
La grande roue , en bois, dentée, destinée à transmettre le mouvement
est appelée le rouet. Elle fait entre 1,5 et 2,6 mètres de
diamètre. Les dents se nomment les alluchons. Elles sont en
cormier ou en frêne, au nombre de 90 environ pour les plus grandes
couronnes et forment la chaussure du
rouet.
La jante du rouet est légèrement évidée pour recevoir une lame d'acier
souple sur sa partie supérieur. C'est le frein. Ce frein est commandé
par une forte barre de chêne d'environ 4.5 mètre de long. Autrefois le
frein était en bois refendu. On trouvait ces freins en bois refendus dans "les foires aux
cercles". Ils étaient fabriqués par des cercliers ou cerclaires-merrandiers
qui fournissaient aussi les douelles de tonneaux.
Le rouet entraîne la lanterne et le système de montée des sacs de
blés.
Chausser ou déchausser, c'est poser ou déposer les alluchons.
C'est un travail délicat, fait par des ouvriers spécialisés.
Certains moulins ( rares ) ont deux rouets et entraînent deux paires de
meules. Plus généralement, lorsque deux paires de meules sont
utilisées, un jeu d'engrenage permet la distribution de la force motrice
à partir d'un seul rouet.
La lanterne :
Pour les moulins à une seule paire de meule, la lanterne appelée aussi pelote peut être en fonte ou en bois suivant
l'époque de construction ou de restauration. Elle possède de sept et jusqu'à une quinzaine
de dents. L'axe du pignon au sommet est maintenu par une pièce de bois
appelé poêlier. L'axe, le gros fer,
commande directement les meules.
La transmission des ailes
à la meule
Dans les plus gros moulins où plusieurs
paires de meules peuvent être entraînées, la lanterne en général avec
nombre de dents plus important, entraîne une couronne dentée qui distribue
la puissance soit sur deux paires de meules à la fois si la puissance du
moulin le permet, soit sur une des deux seulement. Dans le Lauragais, par
exemple, les derniers moulins avaient deux paires de meules au
rez-de-chaussée. Une servait pour faire de la farine, l'autre pour broyer
le grain. Suivant le travail à réaliser il embrayait la lanterne
secondaire d'une des paires de meule sur la couronne menante, le
hérisson. L'autre ne
tournant pas.
|
|
Exemple avec
deux paires de
meules |
Exemple d'un
moulin hollandais
avec 3 paires de meules |
Toujours
dans les moulins de grande taille, un mécanisme anti-retour, le renard,
positionné en aval de la lanterne, permet d'éviter de faire tourner en
sens inverse certains accessoires inhérents à la fabrication de la farine. Cependant
cet équipement n'est pas très répandu. Ex : le Steenmeulen.
|
|